dimanche 27 mai 2007

L'info comme expérience


C'est la dernière trouvaille de Rob Curley, web journaliste "geek" passé de la presse régionale au Washington Post (il en est aujourd'hui le Vice President of Product Development pour l'Internet) : "The compass" (le compas).
Je passe sur l'idée de base, assez similaire à ce que nous avions mis en place en février pour Quelcandidat.com : un quizz qui vous permet de vous situer politiquement. Non, ce qui est génial dans l'approche que Rob Curley a eu de ce quizz, c'est qu'il en a fait un jouet social.
Je m'explique. L'idée est partie de la décision de Facebook, un réseau social leader aux Etats-Unis d'ouvrir une API (une interface si vous voulez...) qui permette à tout le monde de développer de nouveaux outils exploitant toute la puissance de Facebook (si vous ne connaissez pas le terme, un réseau social sur Internet est un service qui vous permet de publier votre profil en ligne et de vous faire des relations).

Rob Curley a évidemment immédiatement travaillé sur un prototype pour le Washington Post. Mais en imposant un certain nombre de régles :

- Nous sommes là pour jouer le jeu, mais surtout pas pour permettre aux internautes de placer les derniers titres du Wahington Post sur leur profil Facebook.
- Nous voulions développer quelque chose de "cool" qui donne envie aux autres de faire encore mieux. Car ça ne sera rien face à ce que pourront faire les milliers de hackers collégiens, futurs dieux du web, et qui utilisent Facebook depuis des années.

Rob Curley a tout compris d'Internet, et comment il fallait profiter de sa richesse.

Son nouveau gadget, "The compass", permet aux internautes, en répondant à dix questions de politique générale, de voir vers quel bord politique ils penchent : progressiste, modéré ou conservateur...
Rien de nouveau, certes. Mais ce qui est intéressant, c'est que ce compas est ensuite installé sur le profil Facebook des internautes.
Une jolie façon d'amorcer le buzz. Mais ce n'est pas tout.
Une fois ce "compass" installé sur des milliers de profils, le Washington Post peut s'amuser avec les immenses possibilités du réseau social. Comme dresser une carte de la tendance politique des internautes américains, ou de vos amis sur Facebook, par exemple... Peut-être que les utilisateurs de Facebook n'auront pas les derniers titres du Washington Post sur leur profil facebook, mais les utilisateurs de Facebook qui s'intéressent à la politique auront un outil utile et amusant, et se souviendront que le Washington Post est le site ultime pour s'informer sur la poiltique nationale.



Voilà une idée simple, et qui exploite parfaitement la culture et les caractéristiques du Web.

Je me souviens d'une phrase que m'avait lancé il y a plus de sept ans un enseignant chercheur, qui obligeait ses étudiants en "multimédia" à jouer à des jeux vidéo. "Le jeu vidéo relève du domaine de l'expérience. C'est l'expérience qu'il apporte au joueur qui importe".
L'information sur Internet aussi.
Certains l'ont déjà compris.

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