samedi 28 octobre 2006

World digital publishing conference : le temps des travaux pratiques

L'édition 2006 de la World digital publishing conference, qui réunissait depuis jeudi matin à Londres, les décideurs multimedia des quotidiens papier du monde entier, s'est achevée hier à Londres.
Première impression à l'issue de ces deux journées particulièrement denses : la sensation d'un bouillonnement, plus intense encore que lors du congrès mondial des journaux de Moscou en juin dernier.
La presse écrite est désormais pleinement entrée dans la logique du multi-plateformes (papier, TV, radio, Internet, mobile). Aux portes de la France, partout où les journaux se sont engagés de manière audacieuse dans des stratégie Internet et mobile, on ne se demande plus s'il faut se transformer en entreprise multimedia ou pas. On se réjouit de l'être, de s'être éloigné enfin du rivage. Les indicateurs de croissance sont tous au vert dans ce secteur, et porteurs de bonnes nouvelles. On n'est même presque plus perturbé par les vieux démons de la profession : cannibalisation et débat gratuit/payant.
Bref, la conférence avait des allures d'ateliers pratiques, où l'on aurait recyclé le "faut-il y aller ?" en "comment on fait ?".
Au vu de l'incroyable multiplicité des expériences présentées lors de ces deux jours, il y aurait presque de quoi s'angoisser. Par quel bout faut-il donc prendre le problème ? Par quoi commencer ? Tout le journal sur Internet et même plus ? La vidéo, la vidéo et encore la vidéo ? Les réseaux sociaux ? Un Myspace local ? Le journalisme citoyen ? L'intégration des rédactions papier et internet ? Celle des services publicité ? La refonte totale des outils d'édition et de publication ? Les petites annonces ? Du e-commerce ? Les pages jaunes ? Les jeunes ? Les vieux ? De quoi devenir fou.
Bob Benz, general manager of interactive media chez Scripps Newspapers, conseille de ne pas voir trop grand :
"Lancez de petits projets, et observez ce que font les consommateurs et ce qu'ils veulent. Démarrez simplement, limitez l'investissement pour voir ce qui marche et ce qui ne marche pas."
Les autres intervenants, ne disaient pas autre chose : personne n'a la solution. Nous sommes dans l'ère de l'expérimentation. "Personne ne peut connaître le futur", assure Carolyn Mc Call du Guardian. "Il faut essayer".
"90% des innovations qui ont réussi ont démarré en suivant la mauvaise stratégie", précise à son tour Bob Benz. Il faut donc se donner les moyens de pouvoir changer de stratégie en cours de route. Si le projet est trop lourd, il sera difficile de faire marche arrière.

(A propos de l'intervention de Bob Benz, lire également le post de Paid Content)

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